Oscar Rabine

BIOGRAPHIE

Oscar Rabine (1928 – 2018) est né à Moscou. Il crée son premier tableau à l’âge de 10 ans à l’atelier d’art de son école. En 1942, la rencontre de l’artiste avec le poète Yevgeny Kropivnitsky (1893-1979) sera décisive. Avec lui, il apprendra la peinture et le rejoindra deux ans plus tard à l’atelier de la maison des Pionniers à Moscou. De 1946 à 1948, il étudie à l’Académie des Arts de Riga, puis il s’inscrit à l’Institut des Beaux-Arts de Surikov à Moscou. S’ensuit une période difficile pour l’artiste, sans papiers d’identité, survivant grâce à un travail d’ouvrier non qualifié sur un chantier des chemins de fer soviétiques.

Après son mariage avec Valentina Kropivnitskaya (1928 à Moscou-2008 à Paris), il s’installe dans une baraque à Lianozovo, condition de vie qui lui inspirera une série, et continue de travailler comme chef de chantier dans les chemins de fer. En 1957, Rabine prend part à l’exposition des artistes soviétiques du 6e Festival mondial de la Jeunesse et des étudiants à Moscou où il reçoit la mention d’honneur. À partir de 1959, il ouvre aux visiteurs sa baraque-atelier dans laquelle il vit et en 1963 aux visiteurs étrangers.

En 1948-1949, il étudie à l’Institut d’art Vassili Sourikov de Moscou, d’où il fut expulsé pour formalisme. À la fin des années 1950, avec sa femme Valentina Kropiwnicki peintre, il devint le fondateur du groupe d’art informel Lianozovo. La communauté d’artistes, qui tire son nom d’un district de Moscou, qui défend un art indépendant et un expressionisme libéré.

Au printemps de 1974, Rabine est l’initiateur et l’un des principaux organisateurs de l’exposition d’œuvres d’artistes non-conformistes à Belyayevo, l’exposition Bulldozer. C’est en 1978 qu’il a organisé l’exposition d’artistes non conformistes dans le parc Bitsevsky, détruite au bulldozer à l’initiative des autorités.

En 1964, la Grosvenor Gallery de Londres lui consacre sa première exposition personnelle. C’est la première fois, en pleine guerre froide que son travail est montré en Occident. Le régime soviétique critique violemment son travail, le décrivant comme une « manœuvre politique de propagande bourgeoise » et décriant sa participation à des expositions « non-officielles ».

En juin 1978, durant un voyage en France il se voit refuser la citoyenneté soviétique par un décret spécial du Présidium du Soviet Suprême de l’URSS. En 1985, il acquiert la nationalité française.

En 1990, la Pérestroïka rétablit son droit à la citoyenneté russe. En 2006, l’ambassadeur russe en France lui restitue son passeport russe. En 2007, il expose ses œuvres au musée Pouchkine de Moscou. Oscar Rabine partagait désormais sa vie entre ses deux pays et exposait dans de nombreuses institutions moscovites et parisiennes. En septembre 2018, lors de l’inauguration de l’exposition à Ajaccio, il a souligné : « Je suis russe et je reste russe ». Selon lui, les Russes restent son âme et sa culture, et même s’il peint des tableaux à Paris, « alors la Russie est visible en eux ». Un film intitulé « Oscar » a été tourné, un des réalisateurs, Andrew Plakhov, a qualifié la mort de Rabin d’énorme perte. « Il était non seulement le plus grand artiste, mais aussi une haute autorité morale, le véritable patriarche de ce phénomène dans la culture soviétique russe, que l’on appelait l’art non officiel. Avec son départ, cette ère culturelle est finalement devenue une chose du passé ».

Oscar Rabine a été exposé dans les plus célèbres galeries du monde : de la Grosvenor Gallery en 1965 au Grand Palais en 2018. En Russie, de nombreux livres et films documentaires lui ont été consacrés. Les œuvres de Rabine se trouvent dans les collections de la Galerie Trétiakov à Moscou, du Musée Russe de Saint-Pétersbourg, du Centre Pompidou, etc… ainsi que dans des collections privées.

Oscar Rabine était arrivé en Italie après une exposition en Corse à l’Espace Diamant d’Ajaccio, où il a présenté les quatre dernières décennies de son travail. Il devait inaugurer son exposition à l’Académie Russe de Florence jeudi 8 novembre. Son Excellence l’ambassadeur de Russie au Vatican, ami de l’artiste, Alexandre Avdeev, ancien ambassadeur de Russie en France et ex Ministre de la culture de la Fédération de Russie, lui a rendu hommage lors de l’inauguration de cette exposition.

GALERIE